Avez-vous déjà participé, en tant que coach ou client, à une séance de coaching au cours de laquelle le coach et le client se sont retrouvés sur une longueur d'onde qui a débouché sur des prises de conscience et des progrès incroyables ? Après quoi, le client a probablement eu le sentiment que le coach avait fait quelque chose d'extraordinaire, tandis que le coach a peut-être eu l'impression de n'avoir presque rien fait du tout. Si c'est le cas, vous avez peut-être vécu un état de "flux de groupe".
Les individus entrent dans un état de flow lorsqu'ils utilisent leurs forces, dans des situations difficiles, mais les groupes de deux personnes ou plus peuvent, également, créer un flow de groupe dans des circonstances spécifiques. Pendant le flow, les gens sont inhabituellement créatifs, ont, souvent, l'impression d'être guidés par l'extérieur et peuvent perdre la notion du temps. Pour en savoir plus sur le flow, regardez la vidéo TED du pionnier de la psychologie positive, Mihaly Csikszentmihalyi (rime avec "chick sent me high"), qui a inventé le terme Flow.
Le chercheur en créativité, R. Keith Sawyer, a écrit un article fascinant sur le flux de groupe pour le Greater Good Science Center, basé sur son étude des ensembles de jazz et des comédiens. J'ai adapté ses idées ici pour décrire les conditions qui peuvent favoriser le flux de groupe, pendant une séance de coaching.
Les conditions qui favorisent le flux pendant le coaching
1. Un objectif partagé
Dans un bon coaching, le client et le coach ont tous deux l'intention commune d'amener le client à atteindre un objectif important. Pour ce faire, le coach doit renoncer à tout objectif personnel visant à apporter de la valeur, à paraître intelligent ou à amener le client à faire ce qu'il pense être le mieux. Le coach doit, également, créer un environnement sûr et fiable pour le client.
2. Une écoute engagée
Le coach et le client doivent tous deux s'écouter profondément et s'écouter l'un l'autre, en mettant de côté les idées préconçues sur la manière d'atteindre l'objectif et en se consultant fréquemment pour s'assurer qu'ils sont, toujours, sur la même longueur d'onde. Le coach prend l'initiative ici, en modélisant l'écoute avec intention, ce qui peut inciter le client à faire de même. Le coach déclenche, également, un engagement profond en posant des questions de sensibilisation.
3. Aller de l'avant
La reconnaissance, la curiosité et la positivité permettent de faire avancer la séance, même si ni le coach ni le client ne savent exactement où ils vont. Cela signifie qu'il faut passer de la pensée "Oui, mais" à la pensée "Oui, et", tout en restant sincèrement curieux et en évitant les jugements et les questions fermées qui peuvent arrêter le mouvement vers l'avant.
4. Une attention sans partage
Le coach et le client doivent tous deux se trouver dans un environnement privé, non distrayant, afin de pouvoir se consacrer pleinement à la conversation partagée au moment présent. Les e-mails, les smartphones, les autres personnes et bien d'autres choses encore peuvent faire dérailler une bonne séance de coaching.
5. Liberté et autonomie
Le coach et le client sont des partenaires égaux qui croient l'un en l'autre, car le client a besoin de la liberté d'être exactement qui il est pendant le coaching. Le flux émerge lorsqu'ils se font mutuellement confiance et se respectent suffisamment pour que le client puisse trouver les réponses qui lui conviennent le mieux.
6. Des egos de soutien
Parfois, il semble que le coach et le client réfléchissent ensemble dans un même esprit, pendant quelques minutes. Pour ce faire, ils ont tous deux besoin que leur ego soit présent, mais qu'il ne dirige pas le spectacle. Essayer de se débarrasser de l'ego conduit à un dysfonctionnement, mais trop d'ego ne fait qu'entraver le processus. Pour mettre l'ego de côté, la confiance doit être suffisamment forte pour que le coach et le client puissent vivre des moments d'intimité.
7. Un partenariat égalitaire
Le coaching est différent de la plupart des professions dans la mesure où il s'agit d'un partenariat égal entre le professionnel et le client. Le coach ne répare pas, ne conseille pas et le client n'a pas besoin d'être guéri par le coach. Cette égalité favorise la pleine participation du client, ce qui conduit à l'ingéniosité, à la résilience et à la grandeur.
8. Compréhensions non exprimées
Le coach et le client doivent révéler juste assez d'informations sur eux-mêmes pour se sentir suffisamment connus l'un de l'autre. Cette connaissance implicite permet à la communication d'avancer rapidement, plutôt que de perdre du temps avec des postures polies. Des heures, des semaines, voire des mois de traitement peuvent se dérouler, en quelques minutes.
9. Conversation spontanée
Le coach doit abandonner les modèles et les structures de coaching qu'il a appris à l'école de coaching et se contenter de coacher à la hanche, pour ainsi dire. Le client, quant à lui, doit également, lâcher prise et laisser le flux se produire. C'est l'une des nombreuses raisons pour lesquelles la pratique et la maîtrise sont essentielles pour le coach et pourquoi une excellente adéquation entre le coach et le client fait une si grande différence.
10. Le risque
Le coach et le client doivent tous deux être prêts à échouer pour que le flux se manifeste. S'ils jouent la carte de la sécurité, bon nombre des conditions ci-dessus s'évaporeront. Le coach doit être prêt à explorer l'inconnu, même si cela implique de poser des questions embarrassantes, tandis que le client doit avoir le courage de répondre honnêtement. Il n'y a pas d'autre moyen de trouver les meilleurs résultats.
Les conditions ci-dessus ne se produisent pas automatiquement. Le coach doit savoir comment créer la confiance et la sécurité, tout en naviguant dans l'énergie de la conversation de coaching, afin de créer cette expérience transpersonnelle. Mais lorsqu'il est bien fait, le coaching est, souvent, impressionnant.